D’une grande expérience de la mer et de la construction navale, Jean Savoye fut fondateur du Cercle de Voile de la Seine Maritime (CVSM) en 1932. Résidant à Saint Valery en Caux, il fut président du Club Nautique Valeriquais (CNV). En avril 1934, il rendit un rapport sur le Haj (Requin) qui lui semblait réunir les qualités pour la course croisière sur nos côtes : très rapide ; habitable (selon les critères de l’époque !) ; marin ; abordable financièrement grâce à une construction plus rapide que celle de ses (quelques) concurrents et des aides à l’exportation du gouvernement finlandais. Il faut acheminer par liaison maritime d’Helsinki à Rouen.
L’intuition de Jean Savoye était bonne. Dès 1935 les Requin arrivèrent à Saint Valery et constituèrent la première flottille en France. Le premier d’entre eux fut le n°7, Thibor III du Docteur Grappin. La même année, les propriétaires de Requins créaient leur association. Après la Guerre, l’engouement pour le Requin se confirma.
Au total, près de 500 exemplaires furent construits, dont le dernier il y a quelques années seulement.
A saint Valery, la vie nautique locale était jalonnée par l’activité de 15 Requins au mouillage dans l’avant port : la flottille la plus importante de la Manche. Mais à partir du milieu des années 70, elle commença à décliner doucement, concurrencée par des bateaux modernes en plastique, plus habitables, plus confortables, plus faciles d’entretien (du moins en apparence) et pour la plupart moins sportifs.
Ailleurs la série reste très active, notamment à Noirmoutiers et en Bretagne Sud, sous l’égide de l’Association des Propriétaires de Requin.
Malheureusement, Jean Savoye n’a pas pu participer à cette saga. Il décédé en juillet 1934, avant que le premier Requin, « Sire de Framboisie » n’arrive à Rouen.
Aujourd’hui encore, les Requins marquent profondément l’Histoire et la culture maritime valeriquaise.
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